Monsieur le président, Mesdames, Messieurs,

Un deuxième CTR qui se déroule dans des circonstances encore plus particulières avec la crise sanitaire toujours persistante et les menaces terroristes qui viennent assombrir ces périodes avec plus d’incertitude, d’anxiété et de morosité.

Néanmoins, pour l’UNSA/Défense, les circonstances actuelles n’expliquent pas la pertinence de réaliser ce CTR en audioconférence.  

Avec la crise sanitaire les impacts seront dévastateurs sur l’activité économique avec les conséquences sociales et sociétales qui en découlent :

  • Fragilisation voire fermeture d’entreprises et de commerces,
  • Augmentation conséquente du chômage et de la précarité.

Malgré tout, les politiques économique et sociale existantes démontrent leur efficacité, mais pour combien de temps encore ….

Les plus libéraux, pour l’occasion, reconnaîtront-ils les vertus d’un état fort et distributeur (état providence).

Dans un monde bouleversé, instable avec les nouveaux types de guerre et d’agression qui ne disent pas leur nom, ces attaques terroristes contre la France et l’Occident, le ministère des armées et l’armée de terre pour ce qui nous concerne doit-être en capacité de faire face en toutes circonstances. Elle doit-être entraînée, préparée avec plus de rigueur, d’efficience et de réactivité, cela vaut pour les hommes et les équipements comme l’a très bien dit le CEMAT. Il faut rehausser les niveaux.

Pour les femmes et les hommes de l’armée de terre, qu’ils soient civils ou militaires, toutes et tous nous devons être à la hauteur des missions et fonctions qui nous sont confiées.

Nous formons une communauté de femmes et d’hommes où le vivre et travailler ensemble doit être le maître mot.

L’UNSA/Défense dans la limite de ses attributions doit jouer pleinement son rôle savoir reconnaître, soutenir les positions et orientation qu’elle juge acceptables et pertinentes tout en dénonçant les injustices et dérives.

L’UNSA/Défense doit être et sera toujours force de proposition. Lors de la 1ère vague de la crise sanitaire, bien qu’il eut fallu réagir et agir en urgence, les conditions sanitaires et d’organisation mises en place au sein de l’armée de terre (PCA, PRPA, fourniture d’équipement de protection individuel et collectif) ont permis de traverser cette période sans conséquence désastreuse voire dramatique.

Souhaitons avec les retours d’expérience que la 2ème vague que nous vivons puisse être maîtrisée. Le maintien en activité des personnels contrairement à la 1ère crise exigera plus de rigueur pour l’application des mesures sanitaires, aux chefs d’organismes, à faire appliquer les directives à chacun d’être responsable, il en va de la santé de tous. Etre en capacité de bien définir le bon équilibre entre le maintien en activité des personnels et leur sécurité et leur santé au travail. Les directives doivent être appliquées avec la prise en compte du fonctionnement de l’organisation et des réalités de chaque organisme, plus concrètement avec la prise en compte du télétravail, du travail en bordée et des horaires décalés. C’est dans ces moments-là que le dialogue social doit pleinement jouer son rôle.   

Devenir du MCO.T Etatique : L’armée de Terre et les structures du MCO.T doivent pleinement prendre conscience que le MCO.T étatique (terrestre et aéro) a toute sa place dans le processus de régénération et de maintenance. Le MCO.T étatique doit être et rester un acteur majeur.

Comment peut-on parler de partenariat quand les industriels en position de quasi-monopole voire de monopole imposent leur loi au travers des contrats, au travers des prix exorbitants qu’ils pratiquent, au travers de leur position de fournisseur unique de pièces.

Comment peut-on parler de partenariat quand depuis des années le ministère est fermement déterminé à réduire et transférer les activités MCO.T étatique vers l’industriel.

Tout cela sans véritable contrôle et sans argument économique et rationnel pertinent que l’UNSA/Défense ne cesse de dénoncer depuis des années.

Extrait à l’appui modèle MCO.T 2025 juin 2016 : « son degré d’efficacité dépendra essentiellement de l’aptitude à garantir un point d’équilibre reposant sur une manœuvre coordonnée des ressources humaines et des ressources financières nécessaire au délestage vers l’industriel privé. »

Comment dans le même temps peut-on parler de coûts maîtrisés, d’amélioration de la performance de disponibilité opérationnelle sans ne l’avoir jamais démontré.

Le MCO.T étatique a démontré et démontre encore qu’il sait s’adapter en toutes circonstances, lors de la 1ère vague de la crise sanitaire avec un niveau d’engagement conséquent alors que les entreprises privées étaient à l’arrêt. Il le démontre aussi par la réactivité pour les nouvelles missions, par la qualité des équipements livrés et des coûts moindres que les industriels.

Le MCO.T étatique doit rester performant, réactif, encore faut-il lui en laisser et donner les moyens :

  • De la souplesse et de l’anticipation pour les formations des agents.
  • Améliorer le système de recrutement et être en capacité de fidéliser les personnels.
  • Accroitre l’apprentissage et la formation par alternance.  
  • Mettre en place des parcours professionnels des agents dignes de ce nom.
  • Accroître les volumes de recrutement.

Nous attirons votre attention sur le retard conséquent pris pour le paiement des heures supplémentaires et des éléments variables pour que vous fassiez le nécessaire afin de rétablir la situation car la patience des agents a atteint ses limites. Bon nombre d’entre eux ne veulent plus faire d’heures supplémentaires pour éponger la dette fonctionnelle tant que cette situation ne sera pas réglée.

Le personnel civil composante incontournable, doit avoir toute sa place au sein de l’EMAT de par ses compétences, son savoir-faire, sa réactivité, sa capacité de s’adapter. Tout cela passe par un recrutement quantitatif mais qualitatif pour pérenniser notre savoir-faire et ainsi répondre aux nouvelles missions.

Merci pour votre attention.

Lire la DL du CTR terre du 18.11.2020