Cher(e)s collègues et adhérent(e)s,

Comment parvenir à ses fins en prétextant ne rien changer ? Facile, en affaiblissant une situation sans la remettre en cause totalement. L’effet du temps conduira naturellement à la disparition de la situation, pourtant jamais remise en cause. N’est-ce pas le sort qui attend les statuts de la fonction publique ?

La « canicule estivale » va-t-elle se transformer en « canicule sociale » en septembre ?

Tout laisse à le croire avec l’annonce de deux lois, l’une sociétale : la procréation médicalement assistée et l’autre sociale : la réforme des régimes de retraite. Pourquoi vouloir mener de front ces deux textes ? Manœuvre politicienne bien connue de la dissimulation de la diversion de l’opinion et surtout des médias. Ces derniers sont plus friands de sujets rapides et simples voir simplistes, je vous mets mon billet que la presse préférera le sujet sociétal !

En effet, la réforme des régimes de retraite reste un sujet complexe peu maitrisé et par très peu de personnes, même au sein du gouvernement, pourtant beaucoup en parlent ! En parler est une chose, l’expliquer en est une autre… Pourquoi vouloir une réforme ? Est-elle justifiée ? Si oui, par quoi ? Le principe par répartition n’est pas remis en cause, mais une réforme systémique reste-elle à l’ordre du jour ? Pourquoi ne pas communiquer les simulations d’avant-après qui permettraient une vraie prise de conscience des cotisants ?

Sans pour l’heure avoir les réponses à ces questions, je me permettrais de voir dans cette volonté de réforme le syndrome du platane : « Coupez les régimes spéciaux. Pas l’égalité » !

Par une première approche superficielle, il semble louable voire juste, de prôner l’égalité dans notre pays, dont c’est la devise ! Mais dès lors que la notion est étudiée dans sa complétude notamment en droit positif, cette notion d’égalité universelle, absolue tend à disparaître telle une promesse utopique électoraliste. Pour exemple, l’égalité des chances, vaste sujet de la jurisprudence administrative, que ce soit dans les règles d’accès aux concours de la fonction publique, ou de promotions de grade dans les CAP, n’est appréciée par le juge que dans un cadre relatif et non absolu de la notion d’égalité.

Fort de ce constat et d’une dure réalité, qui restent les plus à même, que les élus de chaque branche professionnelle pour discuter de leur régime de retraite ? Chaque réalité professionnelle est certainement différente d’une autre. Un régime doit tenir compte de nombreux facteurs notamment l’entrée en cotisation, les accidents de la vie professionnelle, la pénibilité et peut-être une chose minorée, l’attractivité du métier.

Ce dogme de l’égalité tombé, la connexion avec le syndrome du platane reprend sa juste place dans mon propos et a tout son sens, si l’on voit dans les régimes de retraite actuels le bouc émissaire, le responsable de l’échec supposé du modèle social Français ! Ce modèle n’est pas parfait mais surtout pluriel. L’erreur est de le croire unique et gérable à coup de lois en réaction à la lecture d’indicateurs économiques n’ayant jamais démontré une quelconque causalité et laissant croire aux gouvernants qu’ils dirigent l’économie du pays (le dogme des 3 % du PIB de dette publique).

Juste une dernière remarque afin de vous faire réagir à ce qui vous attend : vous n’êtes pas des « platanes » !

Alain FINKIELKRAUT dans l’imparfait du présent : pour dénoncer le décès d’un jeune motard, un commando de dix personnes a entaillé 96 platanes sur une départementale des Hautes-Pyrénées sous le slogan « Coupez les arbres. Pas la vie »

Tout le monde a droit à l’UNSA !

Le secrétaire général, Laurent DUTILLEUL

Lire : la lettre de septembre 2019 : deux futures lois ; la procréation médicalement assistée et la réforme des régimes de retraite