Monsieur le directeur, mesdames, messieurs, 

Vous convoquez ce jour un Comité Technique exceptionnel, pour présenter le Plan de Remontée Progressive d’Activité du SEA, dont la stratégie doit bien évidemment être bâtie sur les piliers de la prévention et de la sécurité sanitaire. Dans les établissements, les conditions de remontée de l’activité ont été annoncées dans les CHSCT locaux. L’Unsa défense souhaite que des actions de formation spécifiques soient dispensées aux agents qui reprennent une activité en présentiel, afin de garantir la bonne connaissance et la prise en compte des nouvelles règles relatives au plan de reprise.

Les mesures visant à protéger la santé et la sécurité sanitaire des agents devront être à la hauteur des enjeux relatifs à l’arrêt de la pandémie et les éléments de protection individuels devront être fournis à chaque personnel. La dotation de masques à la demande doit être un pilier de cette remontée progressive d’activité. La DGA a commandé près de 500 000 masques jetables en avril et distribue actuellement ces équipements de protection sur tous ses sites de France. Le SEA va-t-il également s’engager dans cette même logique d’approvisionnement et de distribution massive de gel hydro alcoolique, de masques et de lingettes désinfectantes ?

L’UNSA Défense veut souligner la remarquable mobilisation de tous les acteurs du SEA, personnels civils et militaires qui unissent leurs efforts pour satisfaire les obligations opérationnelles depuis le début de la crise sanitaire. Il faut féliciter d’une part mais aussi récompenser d’autre part les efforts fournis que ce soit dans le soutien aux unités soutenues ou dans le cadre de l’opération Résilience. Des leviers existent comme les lettres de félicitations, les témoignages de satisfaction et les primes exceptionnelles instaurées par le gouvernement pour valoriser l’engagement et les efforts des agents, malgré les conditions difficiles et des circonstances très particulières.

A contrario, l’ordonnance ministérielle du 15 avril, vise à amputer une partie des congés des personnels civils placés en ASA, ce qui est contre-productif compte-tenu de l’objectif annoncé. En effet, en reprenant les termes de l’ordonnance ministérielle : « Durant la stratégie de déconfinement, les agents auront un rôle primordial pour relancer certaines activités du ministère et cela nécessitera la mobilisation et l’implication de tous ». On ne peut que souligner le manque de congruence de cette ordonnance avec la volonté de mobiliser ! L’Unsa défense souhaite que cette ordonnance soit appliquée avec bienveillance, qu’un calendrier de phasage des travaux de mise en œuvre soit communiqué aux personnels civils et que la production de travail à distance soit largement reconnue, comptabilisée et favorisée à l’avenir.    

Un décret vient justement d’être publié, lequel modifie la réglementation relative à la mise en œuvre du télétravail dans la fonction publique. Il assouplit notamment les modalités de recours au télétravail en permettant, en particulier, le recours “ponctuel” à ce mode de travail. Le gouvernement Philippe a préconisé le maintien, autant que possible, d’un maximum de télétravailleurs, dans le secteur privé comme dans le secteur public. Et ce notamment pour éviter l’engorgement dans les transports en commun et pour permettre le respect des mesures de distanciation physique sur les lieux de travail. Pour l’Unsa défense, le télétravail doit être favorisé autant que nécessaire, sans mesure dissuasive et tout particulièrement dans le cas des agents qui présentent des pathologies à risque. Il peut et doit être utilisé comme un outil de remontée progressive d’activité au cours du second semestre 2020.

Par ailleurs, l’Unsa défense souhaite vous communiquer une liste de points importants à ne pas négliger :

  • Adaptation des horaires de travail pour étaler la présence du personnel sur site,
  • Mise en place d’un comité de veille des cas de contamination,
  • Autorisation du port du masque sur le lieu de travail pour les agents qui le souhaitent et faire respecter ce choix,
  • En cas de travail en présentiel, poursuite du travail en bordée, voire même séparation des effectifs en deux équipes sur une même journée,
  • Limitation des déplacements, en favorisant la visio-conférence pour les réunions,
  • Réorganisation des bureaux en respectant les règles de distanciation physique,
  • Désinfection régulière de toutes les surfaces de contact et en assurer la traçabilité de la réalisation,
  • Adaptation des lieux de restauration.

Enfin, compte-tenu du contexte, la charge de travail est importante, le stress généré à titre professionnel également, auquel peut s’ajouter celui de la sphère privée. Ces éléments doivent conduire à porter une attention particulière au risque RPS accru durant cette période. Des consignes adaptées à la situation en termes de management et de communication doivent être définies pour organiser l’activité avec le niveau de sérénité indispensable afin de préserver les personnels des tensions et d’impliquer tous les échelons hiérarchiques dans la conduite des travaux. Les actions de réorganisation du service, génératrices de stress, devraient être mises en pause. Notre énergie doit être totalement mobilisée à la résilience !

L’UNSA vous remercie de votre attention.

Lire la DL du CTR SEA du 15 mai 2020